Aimer, même séparés...
L'histoire de cet été m'a vraiment marquée, et servi de leçon.
J'ai compris que l'on pouvait avoir quelqu'un dans le coeur, dans la tête, dans la peau, à s'en rendre malade.
Mais j'ai aussi compris que l'on pouvait aimer quelqu'un profondément, le quitter, et continuer à l'aimer.
Je n'ai aucune forme de colère ou de rancoeur envers celui que j'ai violemment quitté car il était devenu lui-même violent. Je lui porte toujours une forme d'affection. Et je repense aux bons moments que nous avons partagés, très souvent, avec bonheur et tristesse à la fois, non sans émotions, mais sans honte, rancoeur ni regret. Cela me fait, me fera, toujours qch, que d'y penser.
Et je crois que c'est important au fond, d'accepter d'y penser, d'accueillir ces émotions, de ne pas s'en vouloir pour quoi que ce soit. De juste accepter qu'on a fait du mieux que l'on a pu, et que l'on a fait ce que l'on devait faire.
Je l'ai quitté parce que je devais le quitter.
Parce que nous n'étions plus en phase.
Parce qu'il me faisait mal, parce que je me suis choisie, MOI.
Je l'ai quitté parce que l'amour de moi a pris le dessus, sur l'amour de lui. Et que c'est sain.
Parce que j'ai compris que ce n'est pas ça l'amour... L'amour, ce n'est pas ce truc qui vous dépossède de vous-même, de votre personnalité, de vos habitudes, de vos envies. Parce que l'amour ne fait pas souffrir, et que lorsqu'il fait souffrir, il faut partir.
Même s'il est encore là.
Je lui avait écrit que je l'aimerais toujours, qu'il serait toujours là, au fond de moi, comme il l'a toujours été pendant ces dix ans. Il sera toujours là, sous sa plus belle forme, avec mes meilleurs souvenirs, présent..........de loin.
Il restera cet homme un temps adorable que j'ai aimé, et qui m'a aimée, très certainement, dans ma mémoire. Avec la conscience que, aujourd'hui, cet homme n'est plus. Et c'est pour cela que "NOUS" n'est plus.
On peut, je crois, garder une forme d'amour pour quelqu'un, tout en sachant que rien n'est plus possible. Tout en sachant qu'on doit se protéger et qu'on a autre chose à vivre. Certes qch d'inconnu, mais qch de nouveau, qui ne pourra qu'être différent, sinon mieux.
Penser ainsi à un ancien amour n'est ni triste ni pathétique. C'est au contraire sage et paisible. Cela s'appelle ACCEPTER.
Il ne s'agit pas de rester figé sur le passé. Il s'agit au contraire de garder le meilleur d'une histoire, pour en oublier les côtés négatifs, et en accepter qu'une histoire puisse être terminée même si l'on a toujours de l'affection ou de l'amour pour l'être cher, on apprend à éjecter la colère et la rancoeur, ou toute autre émotion négative, de sa vie, de son âme, de son corps. Et l'on se dirige vers plus de sérénité, vers LA PAIX.
Faire la paix avec son histoire, c'est faire la paix avec soi-même, c'est le seul et unique moyen de construire la suite plus positivement.
Alors si une histoire n'a pas fonctionné, oui, il nous faut la reléguer dans l'espace des souvenirs, mais aussi continuer de la chérir pour ce qu'elle a été, et non plus pour ce qu'elle est, sera, ou pourrait être.
J'ai aimé L. Je l'aime encore. Je l'aimerai toujours. Je l'accepte, je ne le subis pas. Je ne suis pas victime de mon destin. Je l'ai choisi. Ca n'a pas marché, point.
Parce que je n'aime pas ce qu'il est devenu.
Parce que je n'aime pas ce que notre relation était devenue.
Parce que j'ai envie d'autre chose que ce qu'il m'a proposé.
J'ai la certitude d'avoir fait le tour des possibilités, et de n'avoir pas pu sauver notre couple. Car un couple et des sentiments ne se sauvent pas. Ils se vivent... ou se rangent à la cave.
J'ai rangé L. et les autres avant lui, à la cave avec les vieux bibelots, les souvenirs...Cette cave où je peux parfois balader, mais sans jamais en remonter un seul carton. Juste pour que ces histoires me servent de leçons ou de sources d'energies positives (que de bons moments ! qu'est ce que j'ai été aimée ! qu'est ce que j'ai pu aimer !). Mais pas pour ruminer, me demander pourquoi ça n'a pas fonctionné, me considérer victime du destin ou de ces hommes.
Je me dis que c'est important de penser positivement à nos anciennes histoires, à nos ex, en évacuant les mauvaises ondes et mauvais sentiments à leur sujet. Juste se dire qu'on a eu la chance et le bonheur de vivre ces histoires, le temps qu'elles ont duré, et que c'etait bien. Mais qu'il y en aura d'autres, encore meilleures, car on aura tiré des enseignements du passé, et qu'on avance, encore, toujours.
Alors L. toi, ou tout autre qui m'a rendue heureuse seulement sur une période définie, je vous en remercie. Parce que cette période a existé, et que l'infini, c'est quand même pas évident de l'atteindre....Parce que j'ai aussi ma part de responsabilité dans la limite de cette période (sans culpabilité aucune, cependant !). Une relation dure ce qu'elle dure, en fonction des contextes, personnalités et de l'alchimie qui peut se créer, et plus ou moins durer. On ne peut pas tout contrôler. On doit juste le vivre tant que cela se présente.
C'est ce que je tire également de ces histoires gâchées... elles ne gâcheront pas mon avenir.
J'accepte tout cela aujourd'hui.
Je n'en veux à personne.
Je garde l'amour de toi, l'autre qui as tellement compté pour moi, et malgré le mal que tu as parfois pu me faire.
Je garde surtout, par dessus tout, l'amour de moi, et de la vie. En qui j'ai confiance.