Vivre seule, ou s'"ensauvageonner" ?
Mes amies me demandent si je vais accepter cette nouvelle invitation de mon ex, L., qui resurgit à peine dans ma vie... (ils reviennent toujours !).
Je n'ai pas de réponse à cela. Parce que 1) plus que jamais, je vis au jour le jour 2) j'ai tellement la tête à autre chose cette année...
Vous croyez que je "m'ensauvageonne"?
C'est possible...
Je crois que j'ai tellement été étouffée, contrainte, pendant deux années ! Aujourd'hui, j'apprécie, COMME JAMAIS auparavant, ma solitude.
Tout ce que mes proches trouvent à dire, c'est "tant que tu es heureuse", "si tu n'en souffres pas", comme si je "subissais" au fond... Mais non, je ne subis pas. Je choisis de passer mes week-ends solo, de voir seulement quelques amies bien choisies de temps en temps, de me lever, me coucher, bosser, ou arrêter de bosser pour me faire un ciné, une balade à vélo ou une marche au bord de mer COMME, QUAND, et TANT que je veux. Sans horaire. Sans obligation. Juste le plaisir ! Juste ALLER A MON RYTHME. M'écouter, me respecter.
Alors non, on n'est pas obligé de souffrir quand on est seul...Et si l'on souffre, c'est qu'on a un souci, et qu'on doit continuer d'être seul JUSQU'A ne plus souffrir. Vouloir rompre la solitude quand on la subit peut paraître logique, mais au final, c'est une fuite. L'idée serait plutôt de VIVRE sa solitude, et comme pour tout le reste d'ailleurs dans la vie, de l'ACCEPTER et... EN TIRER PROFIT. C'est ce que je fais !
Et non, on n'est pas obligé de devenir "sauvage" pour autant... Même si avoir une vie sociale limitée peut être perçu comme être "fermé"... Là aussi (et cela me rappelle toutes ces fois où j'ai du argumenter sur le fait que je n'avais pas forcément envie de toujours sortir, voir du monde etc.auprès de mon ex.qui lui, était constamment en quête de compagnies), voir peu de personnes, peu de fois, mais les bonnes personnes pour de vrais bons moments, c'est aussi un CHOIX.
Dans la vie, tant qu'on fait des choix et qu'on ne subit pas, on ne peut pas souffrir. Et il convient d'assumer les choses, l'ordre des choses, et leur état...plutôt que de rester prisonnier des préjugés et schémas intégrés de longue date.
Oui, on peut apprécier d'être seul, et refuser des rendez-vous galants ou des week-ends entre amis, sans pour autant être "asocial" ou "sauvage". On a le droit de "s'ensauvageonner" volontairement, parce que cela nous fait du bien, parce que cela correspond à notre besoin (ponctuel ou habituel). On a le droit d'être différent.
Alors, si je "m'ensauvageonne", c'est assumé, et cela fait du bien. Et j'irai même plus loin, être un peu dans sa bulle parfois, et apprécier d'être seule pour s'occuper de soi et faire ce qui nous paraît VRAIMENT enrichissant, c'est le meilleur moyen d'être encore plus disponible et attentif aux autres quand on est en société. Je me découvre bien plus joyeuse, plus ouverte, et apprécie d'autant plus les gens avec qui je partage des instants de vie que je les vois moins fréquemment.
Peut-être que j'accepterai ce rdv, un jour ou l'autre... un jour où je serai disposée. Mais rien ne m'y oblige.
Peut-être que je reverrai L. dans les jours à venir, ou dans plusieurs mois, ou bien jamais. Peu importe.
Ce qui importe, c'est que je vive en fonction de mes ressentis et de mes besoins du moment. Vivre l'instant présent, comme je l'entends, sans pour autant me juger ou devoir être jugée parce que je ne fais pas, ne suis pas, comme les autres.
Il n'y a pas de normalité.
Il n'y a que NOS normalités individuelles.
Je m'ensauvageonne, et j'en suis fière. Ca veut dire que je me respecte.
Vive la liberté !